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Solution technique

Le stockage des granulés

La consommation de granulés ne cesse d’augmenter en raison des ventes croissantes de poêles et de chaudières utilisant cette énergie. Si 75 % des granulés vendus le sont en sacs (livrables par palette, en une tonne ou en containers consignés), 25 % de la consommation (soit près de 250 000 tonnes, en France, en 2014) est vendue en vrac pour l’alimentation des chaudières. Encore faut-il pouvoir et savoir les stocker !


fp41 sol tech1ptUne énergie stable
Le granulé ou pellet est un cylindre de bois compacté 100 % naturel, dont la qualité est certifiée afin de maintenir la performance des poêles et des chaudières annoncée par les fabricants. La plupart des notices d’utilisation de chaudière ou de poêle exigent l’usage de granulés certifiés. Il existe trois certifications sur le marché français : DINplus, ENplus, NF biocomustibles. Acheter un granulé certifié, c’est bien, mais savoir le stocker pour conserver ses caractéristiques est donc indispensable !
Heureusement, le granulé est un produit stable et, même s’il n’est pas utilisé d’une saison sur l’autre, voire pendant plus de deux ans, il n’absorbe pas l’humidité ambiante et reste à la hauteur des exigences imposées par les certifications, à condition que l’emplacement du silo soit sec et que ce dernier soit étanche à l’air ou composé de textile filtrant les poussières lors des remplissages.

À prévoir
S’il existe plusieurs solutions de stockage offrant à chaque habitat sa solution, il faut toujours prévoir :
– la résistance des sols à la charge. 1,50 m de hauteur de granulés pèse en effet 1 tonne/m2 ;
– un bon accès au silo. Il faut éviter les obstacles (arbres par exemple), les pentes ou les côtes et s’assurer de la praticabilité de la route pour le camion de livraison (absence de ponts étroits, de tunnels...) ;
– une distance raisonnable entre silo et camion souffleur. Un maximum de 25 m est à respecter. Au-delà, le granulé risque d’être endommagé lors du soufflage et, surtout, au passage des coudes. La livraison peut même devenir impossible dans certains cas ;
– une taille adéquate pour le silo. Celle-ci varie selon la place disponible, les besoins et le nombre de livraisons à effectuer. L’idéal est de prévoir une capacité autorisant une autonomie d’un an afin de permettre un seul remplissage, sachant qu’il est préférable d’avoir une capacité de stockage d’au moins trois tonnes, puisqu’il s’agit de la quantité minimale de livraison pour bénéficier d’un meilleur prix pour votre client.
Rappelons que si la chaudière est contiguë au stockage, son alimentation peut se faire par un système classique de vis sans fin. Si au contraire la chaudière est déportée, l’alimentation peut se faire par un système d’aspiration du granulé ;
– un entretien régulier. Il est en effet conseillé de réaliser un entretien tous les deux ou trois remplissages. En cas de présence de coudes ou de plus de 20 m linéaires de tuyau de livraison, il est fortement conseillé de procéder au nettoyage du fond du silo au moins une fois par an.

À savoir : quand le silo est intégré dans le volume habitable, il peut être utile de réaliser un socle anti-vibratile sous la chaudière et de poser un isolant acoustique sous les supports du silo.



Les chiffres
• 500 000 appareils (poêles et chaudières à granulés confondus) ont été installés en 2015.
• 100 % des granulés en France sont destinés au chauffage.
• 90 % des granulés sont destinés au marché domestique (le reste est atomisé sur les secteurs tertiaires, industriels et sur le collectif).
• 70 % du stockage pour le vrac sont conçus par les fabricants de chaudières (les 30 % restants sont du stockage construit, de type maçonné ou à ossature bois).
• 1 000 000 tonnes de granulés ont été produites en France en 2014 par une cinquantaine de producteurs, pour 900 000 tonnes consommées (notre autonomie est donc assurée et le sera encore longtemps compte tenu des produits connexes fournis par les scieries et par la valorisation du bois).
• 95 % de la production française est certifiée.
• 900 à 9 000 €, c’est le prix qu’il faut compter pour un poêle.
• de 7 000 à 10 000 €, c’est le prix qu’il faut compter pour une chaudière, sachant que les fabricants se sont récemment attaché à proposer des chaudières d’entrée de gamme, beaucoup moins chères (5 000 € environ), tout en conservant leurs performances essentielles (rendement et faibles émissions polluantes).




fp41 sol tech2ptDes solutions à construire : silo maçonné ou à ossature bois
Avantages : une solution sur mesure, parfaitement adaptée aux besoins et à la configuration des lieux de votre client. Une capacité de stockage pouvant offrir une très grande autonomie (plusieurs dizaines de tonnes) pour une grande souplesse d’approvisionnement.

Inconvénients : long à mettre en place et exigeant un respect scrupuleux des conseils de mise en œuvre (téléchargez la fiche pratique N° 2 « Construire son silo dans les règles » sur www.propellet.fr et le guide du stockage jusqu’à 100 tonnes de la certification ENplus sur www.enplus-pellets.fr/). Un exemple : les parois en contact avec le granulé doivent être propres, parfaitement lisses, sèches et résistantes à la poussée pendant le stockage et la livraison (les parpaings devront être recouverts d’un matériau lisse pour un silo maçonné).

À savoir : un silo pour granulés et un silo pour bois déchiqueté (plaquettes) ne répondent pas aux mêmes règles de conception. Le choix du silo et celui du combustible sont donc étroitement liés. Sachez aussi que le bois déchiqueté exige environ trois fois plus de volume de stockage que les granulés à pouvoir calorifique égal.

fp41 sol tech3ptDes solutions proposées par les fabricants
Il s’agit de silos en textile pour la plupart, à installer à proximité immédiate de la chaudière ou à l’extérieur dans une dépendance ou un abri (à une distance jusqu’à 20 m de la chaudière). Très résistants, ils peuvent stocker entre 450 kg et 12 tonnes de granulés.
Il existe également des silos à enterrer qui se présentent sous la forme d’une cuve préfabriquée en béton ou en polyuréthane, sachant que, à l’évidence, les coûts du terrassement en font la technique la plus onéreuse.
Avantages : parfaitement conçus et adaptés à la bonne conservation des granulés. Ils sont rapides (1/2 journée) et très faciles à installer.
Inconvénients : aucun.

À savoir : certains fabricants proposent un réservoir intermédiaire, intégré sous la même jaquette ou placé à côté de la chaudière, avec une capacité qui varie de 100 à 600 litres selon les marques. Il sert en général lorsqu’un système d’aspiration est nécessaire entre le silo et la chaudière ou lorsque la chaudière est alimentée par des granulés en sacs.


Virginie Bettati

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