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 Solution technique

Les appareils de mesure pour entretenir une chaudière


L’apprentissage, la formation et l’expérience sont les qualités indispensables au bon entretien d’une chaudière. Mais que seraient-elles sans le(s) outil(s) adapté(s) ?


En plus de préciser les modalités techniques de l’entretien, l’arrêté du 15 septembre sur l’entretien annuel des chaudières de 4 à 400 kW demande d’en évaluer la performance énergétique et environnementale et de vérifier la présence d’un gaz dangereux pour la santé : le monoxyde de carbone.

Que faut-il mesurer ?
Dans la visite d'entretien obligatoire, en plus du nettoyage et de la vérification « classiques » du bon fonctionnement des différents composants, la température et la teneur en CO2 et O2 doivent être mesurées dans les fumées.
Pour les chaudières à circuit de combustion non étanche, doit également être évaluée la présence de CO ambiant. Ce taux de CO doit être < 20 ppm. S’il est supérieur à 20 ppm la mesure du tirage est obligatoire.
Le rendement doit également être évalué,  qui sera comparé à une valeur de référence (voir tableaux).
Attention la réglementation va changer sur le CO ambiant. À partir de Juillet 2014, le seuil d’alerte de CO ambiant passe de 20 à 10 ppm. Au vu des précisions réclamées, il faut veiller à utiliser l’équipement adapté. En effet, une mesure à 10 ppm réclame une incertitude prouvée et bien inférieur à ce premier seuil. Soyez donc vigilent.
À noter que pour les chaudières fioul, il faut mesurer les résidus  solides de combustion  dans la cheminée à  l’aide d’une pompe et d’un filtre de mesure. Cet indice de noircissement se mesure à l’aide d’une pompe d’opacité. Pour les chaudières gaz et fioul, il faudra évaluer les émissions de NOx, alors que pour les chaudières à combustibles solides (bois, buches, granulés, plaquettes), il faut aussi évaluer les émissions de poussières ainsi que les COV.
Ces émissions de polluants atmosphériques, quel que soit le combustible utilisé par la chaudière, sont également à comparer (comme pour le rendement) à des tableaux de valeurs de référence fournis par l’arrêté. Ces valeurs de référence correspondent aux niveaux équivalents d'émissions atteints par l'utilisation des meilleures technologies de chaudières récentes existant sur le marché à la date de l’arrêté.

Comment mesurer les paramètres de combustion ?
st fp32 1En choisissant de préférence un analyseur de combustion qui répond à l’arrêté du 15 septembre 2009, c’est-à-dire capable de mesurer l’ensemble des paramètres évoqués plus haut (mesures CO2, O2, CO, NOx, etc.). Selon l’appareil choisi, celui-ci vous permettra également d’accéder à des données supplémentaires, de disposer d’une mémoire de stockage, d’un logiciel adapté, etc. Il est aussi possible qu’il vous autorise la création et l’impression des attestations requises à l’issue de l’entretien de la chaudière. Ces appareils se paramètrent en sélectionnant le combustible utilisé par la chaudière qui doit être vérifiée.
À savoir : la marque et la référence de l’analyseur de combustion doivent être inscrites sur l’attestation ! Il est aussi obligatoire de faire entretenir l’analyseur de combustion.
Pratiquement, il faut insérer la sonde de l’appareil de mesure de fumée dans le conduit de raccordement (en dehors de la période de préchauffage de la chaudière). Les paramètres suivants s’affichent, selon la sélection voulue : 02, CO, CO2, l’excès d’air, le pourcentage de chaleur perdue (Qs), la température ambiante (Ta), la température des fumées (Tf), la température différentielle (ØT), le rendement inférieur et le rendement supérieur.
Il est conseillé de faire une impression avant de régler la chaudière (laissez la sonde dans le conduit lorsque vous lancez l’impression).
st fp32 2st fp32 3Lorsque la chaudière est en régime nominal et que la température des fumées a cessé d’augmenter, vous pouvez régler la chaudière.
Une fois le réglage de la chaudière effectué, vous pouvez lancer une nouvelle impression.
À chaque anomalie constatée, il est impératif de prévenir l’usager d’une réparation immédiate, ou d’un arrêt total de la chaudière (si les valeurs de CO sont, par exemple, supérieures à 50 ppm).



L’indispensable attestation
L’attestation d’entretien dont le contenu est précisé dans l’arrêté du 15 septembre 2009 doit obligatoirement être remise au commanditaire.
Celle-ci, remise dans les quinze jours après la visite d’entretien, doit :
- rendre compte des opérations et mesures effectuées ;
- éclairer le client sur la performance de sa chaudière en matière de rendement ;
- informer le client sur les émissions de polluants de son matériel (NOx, COV et poussières) ;
- comparer ces valeurs à celles des meilleures technologies disponibles et faire part en la matière des possibilités d’amélioration de l’installation.




Comment mesurer le CO ambiant ?
Il suffit, avec le même appareil de mesure, après le retrait de sa sonde du conduit de fumée, de sélectionner la valeur « CO ambiant ». La sonde doit être déplacée à proximité de la chaudière durant les 30 secondes minimum nécessaires à la mesure.
A noter qu’il est aussi prudent d’avoir un détecteur de CO seul pour se protéger !

Comment mesurer le tirage ?
L’analyseur de combustion doit être réglé sur « Mesure », puis maintenu à l’air libre. Il faut ensuite  raccorder le flexible de la sonde de prélèvement sur P+ et laissez P- à l’air libre, puis appuyer sur OK. L’afficheur indique le mot ZERO avec une valeur en Pa (Pascal).
Il faut introduire la sonde dans le conduit de fumées et lire la valeur affichée lorsque celle-ci s’est stabilisée.
À savoir : la mesure de la dépression cheminée n’est pas obligatoire mais est conseillée. En effet, avoir un bon tirage permet de prévenir tout risque d’intoxication au monoxyde de carbone. La majorité des analyseurs de combustion permettent de réaliser cette mesure. Il suffit tout simplement de faire un zéro à l’air ambiant, d’introduire la sonde de prélèvement dans le conduit et de lire une valeur en Pa ou mbar. Le signe moins signale une dépression une valeur positive indiquerait un refoulement.

Autres points à contrôler par mesure
Hormis, ces mesures, toutes praticables avec un analyseur de combustible répondant aux exigences de l’arrêté du 15 septembre 2009, l’attestation d’entretien mentionne que doit également être vérifié, le débit du gaz, pour les chaudières gaz (le débit de gaz peut être déterminé par lecture au compteur puis en relevant la quantité de gaz consommée en m3 pendant 36 secondes et en multipliant le résultat par 100).
Pour toutes les chaudières, quel que soit leur combustible, la pression du réseau hydraulique, doit également être contrôlée à l’aide du manomètre du réseau chauffage.
À noter enfin, que pour les chaudières avec ballon à accumulation, il faut vérifier les anodes ainsi que les accessoires fournis par le constructeur en suivant les prescriptions de celui-ci, surtout pour les régions où il y a du calcaire. Pour les anodes au magnésium, on peut soit vidanger le ballon et vérifier le diamètre de l’anode, soit mesurer un courant en sortie de l’anode si elle est montée avec isolation uniquement.

Virginie Bettati

Avec nos remerciements à M Bergugnat de Périgord Chauffage Sanitaire, pour sa participation à cet article.

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