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Solution technique

La thermographie infrarouge


Cette technique, qui permet de mesurer à distance et sans contact invasif la température d’une zone cible à partir de son rayonnement infrarouge, est utilisée pour de très nombreuses applications dans le bâtiment, et notamment pour détecter les défauts d’isolation, les ponts thermiques, la présence d’humidité, les défauts d’étanchéité à l’air, etc.


À quoi cette technique sert-elle ?
fp38 sol tech1fp38 sol tech2fp38 sol tech3Dans les secteurs du chauffage, de la climatisation et de la plomberie qui nous intéressent, elle aide à détecter rapidement un dysfonctionnement dans un circuit hydraulique (déséquilibre, embouage…) ou frigorifique.
En rendant visible ce qui ne l’est pas à l’œil nu, elle permet donc, par exemple, de se rendre compte des problèmes d’irrigation au sein des émetteurs de chauffage à eau chaude ou de vérifier la réalisation correcte d’un plancher chauffant (homogénéité de circulation). Grâce à elle, il est aussi possible de repérer un réseau non apparent (canalisations enrobées), puisque la caméra thermique révèle des systèmes de tuyauterie inconnus dans le bâtiment ou dans l’inspection du système de chauffage. Par exemple, un réseau de canalisations non documenté sur les plans. Son intérêt est de mettre en évidence les points faibles d’une installation en raison d’une répartition irrégulière des températures et donc de permettre une rénovation énergétique efficace et ciblée, avec un minimum de travaux.
La thermographie n’est cependant pas réservée à la rénovation ou à la maintenance, bien au contraire, puisque son utilisation s’avère de plus en plus indispensable pour respecter la réglementation en vigueur (isolation, étanchéité…).



Contrôle d’étanchéité à l’air et à l’humidité

Outre l’analyse des installations hydrauliques ou frigorifiques, les caméras pourront révéler les défauts d’étanchéité à l’air, indispensables pour envisager une rénovation énergétique efficace ou un contrôle des logements neufs répondant à la RT 2012 (pour une maison individuelle, le seuil autorisé est de 0,6 m3/h/m2, pour une habitation collective, il atteint 1 m3/h/m2.) Cette analyse par caméra infrarouge est un prétest pour localiser les fuites avant de réaliser un contrôle par infiltrométrie, pratiqué par un mesureur professionnel, qualifié par Qualibat.
Il est également possible de s’assurer de l’étanchéité des conduits de fumée.
À noter que la caméra ne voit pas l’air et ne mesure pas sa température. Elle voit en revanche les effets des fuites, c’est-à-dire les températures irrégulières atteintes par les structures. Elle ne quantifie donc pas les débits d’air, mais localise la ou les fuite(s).
Par ailleurs, la détection des désordres dus à l’humidité et à la condensation peut également être mise en exergue. Le refroidissement par évaporation de l’eau conduit en effet à une température de surface différente, perçue par la caméra thermique



À qui est-elle destinée ?
Elle est destinée aux professionnels réalisant les DPE, aux bureaux d’études, mais aussi aux installateurs, lors d’une réalisation d’installation ou au moment d’une intervention après le dysfonctionnement d’une installation existante. Les entreprises de maintenance sont également particulièrement intéressées par l’utilisation de ce type d’appareil.

Comment fonctionne-t-elle ?
fp38 sol tech4Au moyen d’appareils légers (1 kg environ) et portatifs, pouvant être utilisés directement sur site. Il s’agit de thermomètres ou de caméras.
Les premiers indiquent la valeur en température de la zone ciblée par visée laser en un ou plusieurs points. La valeur est directement indiquée sur l’écran. Cet instrument permet d’obtenir des températures précises, même à grande distance, pour une surface donnée relativement limitée.
L’image des caméras est lisible grâce à une échelle de couleur qui met en valeur les différentes zones de températures. La surface visée est donc beaucoup plus développée que celle concernée par les thermomètres. Les caméras permettent de déterminer la distribution thermique d’une grande surface en une seule fois et d’analyser directement l’image sur la caméra thermique ou sur un PC au moyen d’un logiciel dédié.
Il faut cependant savoir que l’analyse n’est pas toujours facile et que seule l’habitude donne une lecture correcte de la thermographie. En effet, les températures sont peu souvent utilisées par les caméras, qui révèlent, via une « image », des déperditions thermiques par rayonnement, proportionnellement aux températures apparentes et non aux températures réelles.
Il est par ailleurs impératif de réaliser les contrôles dans de bonnes conditions, sans éléments perturbateurs (météo, ensoleillement, courant d’air, éclairage, chauffage complémentaire, etc.)
En fonction de votre activité, vous pourrez choisir les équipements les mieux adaptés en optant pour des mesures plus ou moins précises, des mesures plus ou moins étendues correspondant aux matériels mesurés, des images de qualité optimale pour les caméras, un appareil photo numérique intégré afin d’insérer des images dans vos comptes rendus, des informations traitées par un logiciel associé pour
éditer des rapports professionnels avec analyses et interprétations…
Des formations d’un à cinq jours, de plusieurs niveaux, sont en général proposées par les fabricants.

Quel est son intérêt ?
fp38 sol tech5Non invasive, elle laisse intacts les équipements et installations réalisées. Elle offre également l’avantage de contrôler très rapidement, très facilement et sans risque (contrôle de température de surfaces brûlantes, dangereuses ou difficiles d’accès). Les fuites au niveau des chauffages par le sol ou de toute autre canalisation difficilement accessible peuvent être localisées avec précision, sans engendrer le moindre dommage.
Vous minimisez les dégâts en cas de rénovation et réduisez donc les coûts engendrés par les recherches.
Cependant, si la thermographie fournit beaucoup d’informations et permet de dégrossir l’analyse, des mesures plus précises sont souvent requises et supposent l’utilisation complémentaire d’outils plus fiables (thermomètres, hygromètres, fluxmètres, débitmètres…). Ces mesures complémentaires ont pour but de vérifier les premières observations et déductions des caméras ou thermomètres infrarouges, puis de les compléter en indiquant des valeurs précises.

Virginie Bettati

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