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Solution technique

Encastrer un mitigeur de douche ou bain-douche

Deux solutions permettent de disposer d’une pomme de tête dans la douche : par l’intermédiaire d’une colonne de douche, qui embarque la robinetterie, la douchette à main et la pomme de tête, ou bien grâce à une installation encastrée, qui signe les salles de bains de belle facture.




fp50 sol tech 1Encastrer un système de douche a des avantages esthétiques, mais aussi techniques (débit d’eau supérieur) et de confort. Cela permet en effet de réaliser une installation sur mesure, notamment en ce qui concerne la hauteur de la pomme de tête par rapport au sol et la position de celle-ci par rapport à la robinetterie… De plus, le mitigeur de douche encastré, plus facile à nettoyer (hôtellerie), libère de l’espace dans la douche, assurant une plus grande liberté de mouvement. Enfin, les éléments de commande peuvent être installés à la fin du chantier.
La mise en œuvre d’une robinetterie encastrée est régie par les DTU 65-10 (canalisations d’eau chaude ou froide sous pression et canalisations d’évacuation des eaux usées et des eaux pluviales à l’intérieur des bâtiments – règles générales de mise en œuvre) et 60.5 (canalisations en cuivre : distribution, évacuation d’eaux et génie climatique), et par le cahier de prescriptions techniques 2808 (systèmes de canalisations sous pression à base de tubes en matériaux de synthèse), qui s’intéressent aux canalisations hydrocâblés et indiquent les systèmes canalisations/raccords autorisés en encastrement.

fp50 sol tech 2Une pomme de tête bien alimentée
Lorsque la pomme de tête propose deux ou trois jets susceptibles de fonctionner simultanément, il est nécessaire d’une part de choisir un mitigeur thermostatique dont le débit est adapté, d’autre part de prévoir des canalisations d’alimentation en eau froide et eau chaude de diamètre suffisant : soit, selon les fabricants, DN15 pour une fonction, mais DN20 pour deux fonctions et plus.
Il est également important de s’assurer de la bonne évacuation de l’eau de la douche, d’autant plus si le débit du mitigeur thermostatique est important et si le receveur de douche est extraplat. En particulier, il convient de vérifier sous quelle hauteur d’eau le débit d’évacuation est donné : si le débit de 50 l/min est obtenu sous 50 mm d’eau, ce n’est pas pareil que 50 l/min sous 20 mm d’eau.

fp50 sol tech 3Des critères de choix
La plupart des fabricants de robinetteries proposent désormais une solution technique permettant l’encastrement des mitigeurs de douche ou bain-douche : boîtier, corps d’encastrement… Mais choisir un fabricant, c’est choisir une esthétique et une solution technique. Car il existe autant de solutions que de fabricants. Autrement dit, selon le fabricant sélectionné, on obtiendra une variété de commandes murales plus ou moins importante et des caractéristiques techniques différentes : facilité de pose, profondeur de montage, adaptabilité en fonction du mur support, possibilités ou non de rattrapages des erreurs d’installation…

fp50 sol tech 4Sélectionner le bon corps à encastrer
Sauf exception, les corps à encastrer ne sont pas universels. Selon le type de mitigeurs (mécanique ou thermostatique, douche ou bain-douche) et de fonctions (pomme de tête à plusieurs jets), le modèle diffère. Pour faciliter la sélection, les fabricants mettent des outils de sélection à la disposition des installateurs grâce à des catalogues dédiés ou des configurateurs accessibles sur leur site internet. Il suffit alors de sélectionner les fonctions (pomme de tête, douchette à main…) et l’esthétique de la robinetterie (poignées rondes ou carrées, finition), et la prescription complète, références des produits comprises, est fournie par un PDF téléchargeable, la prescription complète, y compris le corps ou le boîtier à encastrer.
Sur un catalogue, on détermine le type de mitigeur, mécanique ou thermostatique, douche ou bain-douche. Car le corps ou le boîtier peuvent être différents. Ensuite, il convient de vérifier si le corps ou le boîtier intègre un robinet d’arrêt ? Si ce n’est pas le cas, il faut le prévoir. Sinon, gare aux inondations lors de la mise en eau !
Le boîtier ou corps à encastrer est ensuite sélectionné selon les fonctions à assurer : avec une seule fonction, on alimente une douchette à main, avec deux douchettes à main et une pomme de tête à un seul jet. Si la pomme de tête possède deux jets, il faut compter trois fonctions, etc.
Plusieurs solutions sont possibles pour un même nombre de fonctions : par exemple, un mitigeur avec une sortie associé à un inverseur à quatre voies et trois sorties peut alimenter une douchette à main et une pomme de tête à deux jets. Mais un corps à trois sorties et inverseur intégré peut assurer les mêmes fonctions, de même qu’un corps avec inverseur intégré associé à trois robinets d’arrêt ou deux corps, l’un intégrant la robinetterie thermostatique qui alimente le second corps, lequel distribue la douchette à main et les deux jets de la pomme de tête…

Ce qu’il ne faut pas faire
• En premier lieu, il faut veiller à ne pas inverser l’alimentation eau chaude (normalement située à gauche) et l’alimentation eau froide (normalement située à droite). Sur un mitigeur apparent, ce n’est pas grave, on démonte et on répare. Mais c’est problématique si le mitigeur est encastré, parce qu’il n’est pas toujours possible de corriger l’erreur. On peut commencer par vérifier si l’on peut croiser les tubes d’alimentation en amont de l’encastrement. Sinon, certains fabricants ont prévu des solutions : une cartouche inversée chez l’un, la possibilité d’inverser le corps du robinet chez un autre (en adaptant la rosace, elle-même inversée). Et si le fabricant du corps à encastrer ne prévoit rien ? Il faut casser ! Cette erreur est, nous dit-on, bien plus courante qu’on le croit…
• Si le corps de robinetterie est encastré trop profondément, on ne peut pas fixer l’habillage. En revanche, si n’est pas suffisamment encastré, la partie technique déborde. Il existe, chez certains fabricants, des pièces permettant des rattrapages, des rallonges si l’encastrement est trop profond et des rosaces plus épaisses en cas d’encastrement trop faible.

Marianne Tournier

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