Le disjoncteur de votre chauffe-eau saute et vous cherchez une réponse claire, rapide et professionnelle ? Vous êtes au bon endroit.
Pour aller droit au but, voici ce que vous devez savoir :
- Quel disjoncteur choisir ? Un disjoncteur 20A courbe C, raccordé avec du câble de 2,5 mm². C’est la seule installation conforme à la norme NF C 15-100. Sur mes chantiers, je pose des marques fiables comme Legrand ou Schneider Electric.
- Comment l’installer ? Ce circuit doit être protégé en amont par un interrupteur différentiel 30mA et est presque toujours associé à un contacteur jour/nuit pour gérer les heures creuses.
- Pourquoi ça saute ? Ne cherchez pas midi à quatorze heures : dans 90% des cas, le coupable est la résistance (thermoplongeur) du chauffe-eau qui, usée par le calcaire, crée une fuite de courant.
Dans ce guide complet, je vous détaille tout, étape par étape : du choix du matériel à l’installation dans les règles de l’art, jusqu’aux méthodes de dépannage que j’utilise tous les jours sur le terrain. Fini les doutes, place à l’efficacité.
Les bases à maîtriser : quel disjoncteur pour un chauffe-eau ?
Pour protéger un chauffe-eau, on ne navigue pas à vue. On suit scrupuleusement la norme NF C 15-100, qui est notre guide de référence pour toutes les installations électriques.

Le calibre : pourquoi 20 A est la norme
Un chauffe-eau classique consomme environ 10 A (2300W / 230V). On installe pourtant systématiquement un disjoncteur de 20 A. Pourquoi ?
- Sécurité : Il offre une marge de sécurité pour éviter l’usure prématurée.
- Norme : La NF C 15-100 l’impose pour ce circuit dédié afin de garantir la sécurité.
C’est la règle, on l’applique.
Le type de disjoncteur : à quoi sert la courbe C ?
Le disjoncteur porte l’inscription « C20 ». Le « C » désigne la courbe de déclenchement. La courbe C est faite pour les usages courants comme un chauffe-eau, qui n’a pas de fort pic de courant au démarrage.
Concrètement, sur le terrain, je ne prends pas de risques et je vais au plus fiable. Je pose très souvent des disjoncteurs de la gamme Resi9 de Schneider Electric (référence R9F12120) ou DNX³ de Legrand (référence 406783). Ce sont des valeurs sûres, faciles à installer sur le rail du tableau et qui ne m’ont jamais fait défaut en 40 ans de carrière.
Le conseil d’André : Ne mettez jamais un disjoncteur courbe D sur un chauffe-eau. Il est conçu pour les moteurs et ne protégera pas bien contre les surcharges faibles mais longues. Restez sur une courbe C d’une marque reconnue.
La section de câble : du 2,5 mm², une évidence à rappeler
La règle est simple et non négociable : disjoncteur 20 A = câble de 2,5 mm². Un câble plus fin (1,5 mm²) sur un circuit qui chauffe pendant des heures risque de s’échauffer par effet Joule, ce qui est la cause numéro un des incendies d’origine électrique.
Pour le câblage, pas besoin de chercher compliqué. Un bon câble rigide de type H07V-U 3G2,5 mm² (avec les trois conducteurs Phase, Neutre et Terre en 2,5 mm²) tiré sous gaine ICTA est le standard. La qualité du cuivre est importante, donc privilégiez les fournisseurs pour professionnels.
Installation : comment brancher le circuit du chauffe-eau dans les règles de l’art ?
Le circuit d’un chauffe-eau est un circuit dit « spécialisé ». Il a son propre disjoncteur et ne doit alimenter aucun autre appareil. Voici les trois composants clés à installer dans votre tableau.
Le raccordement au tableau électrique
Le montage est simple. Vous avez votre câble de 2,5 mm² qui arrive du chauffe-eau. La Phase (souvent rouge ou marron) et le Neutre (toujours bleu) se connectent en sortie (en bas) du disjoncteur 20 A. L’alimentation (Phase et Neutre venant de l’interrupteur différentiel) se branche en entrée (en haut) du disjoncteur. La Terre (vert/jaune) va directement sur le bornier de terre du tableau. C’est la base du câblage.
L’indispensable contacteur jour/nuit
Pour faire économiser de l’argent à votre client, vous allez presque toujours installer un contacteur jour/nuit. Ce petit module, placé à côté du disjoncteur 20 A, agit comme un interrupteur automatisé. Il reçoit un signal de votre fournisseur d’énergie (via les bornes C1/C2 du compteur Linky, par exemple) pour n’activer le chauffe-eau que pendant les heures creuses, quand l’électricité est moins chère.
Son câblage est logique :
- On alimente la bobine du contacteur (bornes A1 et A2) par le signal du fournisseur et un neutre.
- On fait passer la Phase et le Neutre qui sortent du disjoncteur 20 A par les bornes de puissance du contacteur (2 et 4) avant qu’ils ne repartent vers le chauffe-eau.
Ainsi, le disjoncteur protège le circuit en permanence, mais le contacteur ne laisse passer le courant que lorsque vous y êtes autorisé.
Ne pas oublier l’interrupteur différentiel 30 mA de type AC
C’est la protection des personnes. Le disjoncteur protège le matériel contre les surcharges et courts-circuits. L’interrupteur différentiel, lui, protège les humains contre les fuites de courant. Il est obligatoire.
Le circuit du chauffe-eau doit être placé sous la protection d’un interrupteur différentiel de 30 mA de type AC. Le type A est aussi possible, mais le AC est suffisant pour un chauffe-eau qui est un circuit purement résistif. Dans le tableau, il se place en amont de la rangée de disjoncteurs. La norme impose un maximum de 8 disjoncteurs par différentiel, ne surchargez pas vos lignes.
Le conseil d’André Sur un chantier de rénovation, vérifiez toujours la présence du fil pilote pour le contacteur jour/nuit. Il s’agit de deux fils (souvent noirs) qui doivent arriver du compteur. Si le client n’a pas d’abonnement heures creuses, vous pouvez « shunter » le contacteur en position marche forcée (« I » ou « ON »). Mais prévenez-le ! Expliquez-lui que l’installation est prête pour le jour où il changera d’abonnement. Ça montre que vous anticipez et c’est très apprécié.
Mon disjoncteur de chauffe-eau saute : comment poser le bon diagnostic ?
Quand un disjoncteur saute, il ne le fait jamais par hasard. Il fait son travail : il protège l’installation d’une anomalie. Pour trouver la cause, il faut être méthodique. Inutile de tout démonter tout de suite.
Étape 1 : Identifier la nature de la panne (surcharge, court-circuit, fuite de courant)
Regardez attentivement le tableau électrique. Ce qui a sauté vous donne le premier indice.
- C’est l’interrupteur différentiel (la grosse manette avec un bouton « Test ») ? Il s’agit d’une fuite de courant. L’électricité « s’échappe » vers la terre. Pour un chauffe-eau, avec de l’eau et de l’électricité au même endroit, c’est la cause la plus fréquente. On parle de défaut d’isolement.
- C’est le disjoncteur 20 A seul ? Il s’agit soit d’une surcharge (le chauffe-eau consomme plus de 20 A, ce qui est rare mais possible si un composant est en train de lâcher), soit d’un court-circuit (phase et neutre se touchent, créant un flash et une coupure immédiate).
Dans 90% des cas avec un chauffe-eau, c’est le différentiel qui saute.
Étape 2 : Le chauffe-eau est-il le vrai coupable ?
Avant de démonter le capot du ballon, assurons-nous que le problème vient bien de lui.
- Coupez le courant au niveau du disjoncteur 20 A du chauffe-eau.
- Réarmez l’interrupteur différentiel qui avait sauté.
- S’il tient, vous venez de confirmer que la fuite vient bien du circuit du chauffe-eau.
- S’il saute à nouveau alors que le disjoncteur du chauffe-eau est coupé, le problème est ailleurs sur la ligne protégée par ce différentiel (une autre pièce, un autre appareil).
Cette simple manipulation de quelques secondes peut vous éviter de chercher une panne au mauvais endroit.
Étape 3 : Isoler le problème : la résistance ou le thermostat ?
Maintenant que le chauffe-eau est identifié comme coupable, il faut trouver le composant défaillant. Coupez le disjoncteur général, puis ouvrez le capot plastique sous le ballon. Deux suspects principaux : la résistance et le thermostat.
- La résistance (ou thermoplongeur) : C’est la coupable la plus fréquente. Avec le temps et le calcaire, sa gaine métallique peut se fissurer. L’eau s’infiltre, entre en contact avec le filament chauffant, et crée une fuite de courant vers la terre.
- Le thermostat : Il peut aussi tomber en panne. Un fil peut se dénuder à l’intérieur, un composant peut griller et créer un court-circuit.
Pour les tester, débranchez les fils de chaque composant et utilisez un multimètre en mode ohmmètre. Le test le plus important est le test d’isolement de la résistance : mesurez entre une des bornes de la résistance et la carcasse métallique du chauffe-eau (la terre). Vous devez trouver une valeur infinie (« OL »). Si vous obtenez une valeur, même faible, la résistance est en fuite. Il faut la changer.
Le conseil d’André : Avant même de sortir le multimètre, fiez-vous à vos sens. En ouvrant le capot, cherchez des traces de rouille, de gouttes d’eau séchées (traces blanches de calcaire) ou une odeur de brûlé près des connexions. Une simple inspection visuelle permet souvent de localiser la panne en moins de 30 secondes. Un connecteur noirci sur le thermostat ou des traces d’humidité à la base de la résistance sont des signes qui ne trompent pas.
La théorie c’est bien, mais la réalité du chantier, c’est ce qui compte. Avec le temps, on apprend à reconnaître une panne presque instantanément. Voici les trois situations que je rencontre le plus souvent.
Dépannage sur le terrain : les pannes fréquentes et leurs solutions
Chaque situation de panne a ses suspects habituels. Voici comment aller droit au but.
Cas n°1 : Le disjoncteur saute dès la mise en service
Vous réarmez le disjoncteur, et « clac », il saute immédiatement sans même que le chauffe-eau ait eu le temps de chauffer.
- Le diagnostic : C’est le signe d’un court-circuit franc. Soit la phase et le neutre se touchent directement, soit la phase touche la terre.
- Les coupables probables :
- Le thermostat : C’est souvent lui. Un composant interne a grillé et met les contacts en court-circuit.
- La résistance : Plus rare qu’elle soit en court-circuit direct, mais possible si elle est très endommagée.
- Le câblage : Vérifiez les fils d’alimentation au niveau du bornier du chauffe-eau. Un fil dénudé ou mal serré qui touche la carcasse métallique peut être la cause.
Cas n°2 : Le problème apparaît après quelques minutes de chauffe
Le chauffe-eau démarre normalement, puis au bout de 5, 10, ou 30 minutes, le différentiel saute.
- Le diagnostic : C’est la panne la plus classique. Il s’agit d’un défaut d’isolement qui n’apparaît qu’à chaud.
- Le coupable quasi certain : La résistance. Sous l’effet de la chaleur, le métal se dilate. Une microfissure invisible à froid dans la gaine de la résistance s’agrandit et laisse passer un filet d’eau. Le contact avec le filament crée la fuite de courant. À froid, le test d’isolement au multimètre peut sembler bon, ce qui peut être piégeux. Si vous avez ce symptôme, changez la résistance sans hésiter.
Cas n°3 : Tout disjoncte au passage en heures creuses
Le client vous explique que le problème survient la nuit, vers 22h30, ou en pleine journée, vers 14h. Bref, au moment du basculement en heures creuses.
- Le diagnostic : La panne est liée au circuit de commande.
- Les coupables probables :
- Le chauffe-eau lui-même : Le passage en heures creuses alimente le chauffe-eau qui a un défaut (voir cas 1 et 2). C’est le scénario le plus courant. Le contacteur fait son travail, mais l’appareil derrière est en panne.
- La bobine du contacteur : Il arrive que la bobine qui sert d’électroaimant dans le contacteur jour/nuit entre en court-circuit. Pour le vérifier, débranchez les fils en sortie du disjoncteur 20A (ceux qui vont au contacteur), puis attendez le passage en heures creuses. Si ça ne disjoncte plus, c’est que le problème est bien le chauffe-eau. Si ça disjoncte quand même, la bobine du contacteur est probablement HS.
Le conseil d’André Face à un chauffe-eau qui fait disjoncter, ayez le réflexe « vidange ». Si vous devez changer la résistance (surtout sur un modèle blindé), il faudra vider la cuve. Prévenez le client dès le début du diagnostic que cette opération sera peut-être nécessaire et qu’elle prend du temps. Gérer les attentes du client, ça fait aussi partie de notre métier. Annoncer une intervention de 30 minutes et y passer 2 heures parce qu’on n’a pas anticipé la vidange, c’est une erreur de débutant.

André Martin est rédacteur spécialisé en chauffage et énergies renouvelables, avec plus de 10 ans d’expérience en tant que technicien chauffagiste. Passionné par l’innovation technologique et engagé dans la protection de l’environnement, il partage ses conseils pratiques pour améliorer votre confort thermique tout en réduisant vos dépenses énergétiques




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